Trois millions et demi, c’est le nombre de personnes souffrant du diabète en France, tous types confondus. A l’échelle mondiale, ce sont plus de 280 millions de personnes qui sont concernées, près de dix fois plus qu’en 1985. Que faire pour enrayer ce fléau ?
Le diabète, peste des temps modernes ?
Depuis quelques décennies, il se développe de manière épidémique, et ce dans tous les pays, affectant environ 5 % des adultes. La génétique n’est pas la seule incriminée dans la survenance de la maladie ; s’ajoutent des facteurs environnementaux liés au mode de vie et à l’urbanisation. L’Asie du sud-est jusqu’ici épargnée ne fait plus exception, quand elle adopte les codes alimentaires occidentaux.
Une histoire de glycémie
Maladie chronique et invalidante, le diabète est un dysfonctionnement du système de régulation de la glycémie, aux causes et formes diverses (sécrétion ou réponse à l’insuline notamment). Après un repas, la glycémie augmente, tandis qu’elle diminue lors d’un exercice physique. En temps normal, c’est l’insuline, produite par le pancréas, qui en régule le taux. Dans le diabète, on observe un problème de régulation du taux de glucose entraînant une hypo- ou hyperglycémie dommageable à l’organisme. On sait aujourd’hui que celle-ci est dans certains cas influencée par l’alimentation, l’activité physique et le stress.
Plusieurs types de diabète
– Type 1, diabète insulinodépendant (DID) dit « sucré » ; il représente 10 à 15 % des cas de diabète et survient le plus souvent chez un sujet non obèse, avant l’âge de 30 ans ou beaucoup plus tôt. Ici, l’on parle de maladie auto-immune car les anticorps attaquent les cellules du pancréas fabriquant l’insuline. Ceux qui en souffrent doivent contrôler plusieurs fois par jour leur glycémie via un lecteur. Le résultat permet de doser les auto-injections d’insuline visant à réguler le taux de glucose.
– Type 2, diabète de la maturité dit « gras » ; en progression constante à cause de la sédentarité et d’une alimentation trop calorique et trop grasse, il concerne près de 80 % des cas de diabète et résulte d’une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme. Dans plus de trois quarts des cas, les diabétiques de ce type sont en surpoids ou obèses, ce qui accroît par ailleurs le risque de maladies cardiovasculaires.
– Diabète gestationnel : il se manifeste pendant la grossesse pour disparaître le plus souvent spontanément. Il peut être un précurseur d’un diabète de type 2, ce qui doit inciter à la vigilance. Habituellement, un contrôle du régime alimentaire et du poids suffisent à maintenir la glycémie dans les valeurs normales.
– Diabètes secondaires : très rares, ils succèdent à certaines maladies (endocrines ou du foie) ou à des médicaments (comme les corticoïdes ou antipsychotiques), d’où leur nom.
Êtes-vous un diabétique qui s’ignore ?
S’ajoute une autre catégorie, estimée à 500 000 personnes en France, celle des personnes diabétiques qui ne le savent pas. En effet, la maladie peut ne pas être diagnostiquée, les symptômes étant parfois peu marqués. Quand on s’en rend compte, les complications sont hélas déjà présentes, d’où l’importance de pratiquer un dépistage, surtout si les parents proches en sont atteints.
Des symptômes communs
Quel que soit le type de diabète, on observe peu ou prou les manifestations suivantes :
– une soif vive,
– des urines abondantes et fréquentes,
– une fatigue excessive,
– un amaigrissement,
– des douleurs abdominales,
– des infections.
En revanche, les traitements seront différents selon le type de diabète.
La maladie est discrète, anticipez !
Dans le diabète de type 2, il est avéré que la sédentarité, l’alimentation trop riche en graisses saturées et produits animaux, le manque de fibres végétales, le surplus de poids notamment abdominal et l’hypertension constituent des facteurs de risques accrus. Dans ce cas, les besoins en insuline augmentent et surmènent le pancréas. S’il y a également consommation d’alcool et tabagisme, le cocktail devient explosif.
Pourtant, la maladie peut évoluer sans se manifester pendant plusieurs années. Une seule réponse pour éviter ou réduire le risque de la développer et ses complications : adopter une stratégie d’anticipation alors qu’on est bien portant.
Sous réserve de contre-indications, on adoptera les mesures suivantes :
– régime alimentaire équilibré et riche en fibres,
– mode de vie actif et sportif,
– surveillance de la glycémie et dépistage à partir de 40 ans.
A noter : l’activité physique fait baisser d’environ 50 % les risques de devenir diabétique à moyen terme chez les sujets concernés.
A suivre :
– Les risques associés aux différents diabètes
– Les traitements et innovations thérapeutiques
– Le régime à suivre
– Les gestes essentiels à adopter